Skip to main content

 

Jean-Christophe Repon

« Président Repon, Ponpon, ces jumeaux fusionnels … »

Jean Christophe Repon. L’homme n’aura pas été facile à « attraper ». Un peu comme, servi par son capitaine Pierre Trémouille, il échappe à Serge Blanco lors de la finale Toulon – Biarritz en 1992 et marque le seul essai du mach. Le tout entre quelques drops de Yann Delaigue, il envoie de fait le RCT au paradis. Il nous aura donc filé entre les doigts mais comme ce jour-là à la 46ème minute au Parc des Princes, sa trajectoire est restée droite et finira en terre promise. Comme nous en cet échange qui vaut largement bien plus qu’un essai, fût-il à 4 points ! En voici la quintessence …

CONSTRUIRE. CONSTRUIRE. CONSTRUIRE. ET PARTAGER …

Entre autres responsabilités dans le monde du bâtiment, Jean Christophe Repon est, depuis le 2 juillet 2020, Président de la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB). L’idée n’est pas de poser ici un statut pour faire briller la vitrine et le personnage, mais bien de comprendre qui est l’homme Jean Christophe Repon et le sens de son engagement à Rugby French Flair.

Président Repon, Ponpon, ces jumeaux fusionnels …

Et très vite, on comprend : « Après avoir repris l’entreprise familiale d’électricité en 1995, j’ai accédé assez rapidement à quelques responsabilités dans le secteur de l’artisanat. Construire une dynamique pour aider la corporation, fédérer les énergies, donner un sens à une politique de métier pour aider les petites entreprises, voilà en grandes lignes comment je vois ma fonction » explique celui que l’on n’appelle pas « Ponpon » dans son milieu professionnel mais bien « Président ».
Le parallèle avec RFF devient alors évident et Jean Christophe est bien sûr le mieux placé pour en parler : « à RFF comme dans mes fonctions à la CAPEB, je suis dans la même vérité : donner du temps pour les autres, aider à comprendre et résoudre les problématiques. Et donner de son énergie pour ceux qui en ont plus besoin que nous ».
Voilà une décennie que ce Toulonnais pur jus (il a néanmoins commencé le rugby à Hyères et a joué à La Valette) donne un peu de son temps pour l’association Rugby French Flair. Et ne cherchez pas bien loin la genèse de son investissement : les copains bien sûr ! Et un plus précisément … « Yann Delaigue est mon ami. Quand il me sollicite voici 10 ans, je suis dans une période pas simple de ma vie et je n’ai pas spécialement le temps et l’enthousiasme nécessaires que méritent les actions que porte RFF. Mais Yann sait convaincre … téléphone le jour … téléphone la nuit … j’aurais dû porter plainte pour harcèlement ! » plaisante l’ancien centre varois !
Aujourd’hui Ponpon (là oui on peut l’appeler de ce diminutif si affectueux qu’usent à l’envi ses potes du rugby) ne regrette rien : « Les moments à RFF sont d’une richesse incroyable : bien sûr il y a ces temps de partage avec tes potes que tu as toujours plaisir à recroiser. J’ai d’ailleurs souvent l’impression singulière de voler un espace-temps à « la vie normale ». Et c’est très perturbant parce que tu y vas alors que tu as mille choses à faire au travail ou avec ton entourage mais tu y vas … parce que … parce que … parce que tu te sens utile vraiment. Et autrement ».

Un égoïsme si … altruiste !

A ce moment de l’interview, je me rends compte que Jean Christophe a utilisé 213 fois le mot « construire » (je vous en ai épargnés 211) là où d’autres parlaient, comme lui d’ailleurs, de « solidarité », de « partage ». Quand je lui fais remarquer, il s’en excuse presque en parlant de déformation professionnelle. Mais le mot est si choisi, si juste. Et comment ne pas adhérer à son ressenti : « Participer à une mission, c’est se projeter dans un autre monde et aider à … construire un cadre meilleur pour une enfance dans le besoin. A un point tel que ça remet en cause ton quotidien. Mais positivement, au point de le booster ». Le ton devient plus grave et solennel à la fois « Quand nous sommes allés à la prison pour enfants de Madagascar … Une porte … des gamins … pas de soins … pas de scolarité … et puis rien, rien. Tu les sais livrés à eux-mêmes et tu ressens le poids du vide, de la vie qui n’existe pas à l’intérieur de ces murs ».
Paradoxalement Jean Christophe parle d’égoïsme. De celui qu’il ressent quand il part pour une mission pour RFF : « je pars avec des potes où l’on va amener un peu de rugby et beaucoup de son esprit toujours dans l’idée de transmettre nos valeurs, que du bonheur ! ». Il parle de cette énergie qu’il emmagasine à chaque fois par ces leçons de vérité données par ces enfants, leurs sourires juste au travers des séances de rugby et de moments partagés. Et qu’il utilise quand il revient à ses occupations professionnelles !
Quand on lui parle de son investissement présent et futur à RFF, il dit ne pas être un bon commercial alors il aide comme il peut. Un peu comme à l’époque du grand Toulon des années 90, il s’engage, avance, et sert de relais avec son réseau qui peut aider à donner plus de moyens à l’association « et Yann fait le reste » conclut-il.

En fin d’entretien il est question de son avenir à RFF et celui de l’association. Il insiste alors sur la notion de continuité avec les nouvelles générations de joueurs en fin de carrière : « Les jeunes vieux joueurs doivent nous rejoindre pour faire perdurer et améliorer encore l’engouement de RFF et de ses valeurs auprès des partenaires potentiels. Il en va, à notre niveau, d’une action qui en toute humilité apporte un petit plus si important pour ces enfants dans le besoin ».
Et comme on conclurait un match en se marrant lors de la 3ème mi-temps, il exprime un dernier souhait et j’entends son œil qui rit (si c’est possible !) : « je veux bien continuer à m’impliquer à RFF, m’occuper des enfants. Mais je ne demande qu’une chose au Président Ozanne : que quelqu’un d’autre s’occupe du petit Franck Comba, je n’en peux plus de ce gosse ! … ».

Construire ensemble pour les autres. Jean Christophe, Monsieur Le Président, Ponpon, merci à tous les trois de votre engagement qui vaut bien plus qu’un essai, fût-il … à 5 points !

Propos recueillis par Michel Tortelli pour RFF
Mai 2022